samedi 14 juin 2008

Tony

Coucou,

Et si nous parlions un peu des Tony Awards, qui pour leur édition 2008 seront remis le 15 juin, comme toujours à New York, cette année ça sera au Radio City Music Hall, avec Whoopi Goldberg à la présentation. Et des gens plutôt connus pour remettre les prix : Glenn Close, Richard Griffiths et Daniel Radcliffe (qui ne se quittent plus, apparemment), Kristen Chenoweth (whééééé), Liza Minnelli, Alec Baldwin et d'autres...

Tout commence quand Antoinette Perry (surnommée Tony, moi qui croyais que Tony était forcément un surnom masculin), née en 1888 (oula c'est vieux) et décédée en 1946, participe à la fondation de la American Theatre Wing. Un peu comme l'Academy des Oscars, mais pour le théâtre, parlé et chanté. La Wing a commencé à attribuer des récompenses en 1947, et les nomme d'après le surnom de sa directrice pendant la guerre, récemment décédée. Voilà donc le début des Tony Awards.

C'est un collège d'environ 700 professionnels qui participe au vote, et qui remet des récompenses dans 27 catégories (contre 11 en 1947). Les catégories ne sont pas follement originales, on y trouve la meilleure pièce, la meilleure comédie musicale, le meilleur acteur et la meilleur actrice, à chaque fois au théâtre et en comédie musicale, le meilleur metteur en scène et patati et patata. Rien de bien transcendant. Il ne donnent plus de récompenses pour le meilleur technicien de scène, ce que je trouve regrettable, c'était l'occasion d'entendre parler de gens inconnus et assez utiles quand même.

La cérémonie est diffusée à la télévision, et est assez bien d'habitude car avec plein plein de numéros musicaux, évidemment. Et une ouverture qui a de l'allure, par exemple pour la 58e cérémonie, quand Hugh Jackman reprenait une chanson de Dreamgirls (que je n'ai pas vu, est-ce que c'est bien ?) :





Puisqu'on en est à regarder des vidéos sur les Tony Awards, je ne résiste pas à l'envie de vous proposer celle-ci, où Triumph the insult comic dog, un personnage de chez Conan O'Brian, interpelle les gens sur le tapis rouge. Tout en subtilité.


Et comme on parle de Tony et de comédie musicale, je termine avec deux vidéos, oui, deux, de Tony Vincent interprétant deux chansons d'Andrew Lloyd Webber. Tout d'abord ma préférée de Evita, And the money kept rolling in, lors d'un gala...



Et puis ensuite la chanson de Simon Zealotes dans la version 2000 de Jesus Christ Superstar. Oh ça alors il a changé de cheveux (pas Jesus mais Tony).



C'était bien, hein ? Oui bon la mise en scène de Jesus Christ Superstar est un peu curieuse. Certes.

Univ.-Prof. Dr.-Ing. habil. Prof. e.h. Dr. h.c.

Coucou,

Hier c'était la journée portes ouvertes à la Fraunhofer Gesellschaft à Stuttgart. J'ai eu l'occasion d'aller dans un (ou une ?) cave et c'était rigolo. Ça s'est terminé avec un chouette feu d'artifice, et en musique s'il vous plaît.

Et tout ça avait commencé par un discours du président de la Fraunhofer Gesellschaft, Hans-Jörg Bullinger. Enfin, pour être un peu plus exact, je devrais écrire Univ.-Prof. Dr.-Ing. habil. Prof. e.h. Dr. h.c. Hans-Jörg Bullinger. Ah oui tout de suite ça change. Mais ça nécessite peut-être un peu d'explications...

Commençons par les choses simples : Ing. nous indique qu'il est ingénieur. D'accord. Dr. qu'il est docteur, bref qu'il a écrit une thèse. Re-d'accord. Le Dr. h.c. est plus subtil mais se devine bien : il a été nommé docteur honoris causa quelque part, et ça s'ajoute à son premier titre de docteur. Univ.-Prof. signifie professeur d'université, pas de surprise de ce côté-là. Le Univ. se met devant le Prof. dans certains Länder et pas dans d'autres, nous dit Wikipédia. Habil... ne vient évidemment pas nous dire que monsieur Bullinger est adroit de ses mains. Mais simplement qu'il a été habilitiert, que l'on peut traduire par agrégé si on veut. Il a réussi son exam, quoi. Ce qui m'échape c'est pourquoi certains professeurs écrivent le habil. et d'autres pas. Il reste un e.h. après le deuxième Prof. Il abrège erhenhabler, que l'on peut traduire par « à titre honorifique » et qui est donc synonyme de honoris causa.

On résume : monsieur Bullinger est devenu ingénieur, puis à fait sa thèse, puis est devenu professeur, a été reconnu docteur à titre honorifique et ensuite professeur à titre honorifique. La classe, quoi.

Et comment doit-on faire pour lui adresser la parole, me demandez-vous ? Herr Professor suffit-il ? Oh, c'est encore plus simple... Quand on veut l'interpeller, on lui dit Herr Bullinger, tout simplement. C'était bien la peine d'avoir autant de titres !

Au fait le discours de ce monsieur Bullinger était très bien, déjà, et puis aussi structuré autour du slogan que la Fraunhofer Gesellschaft a choisi pour ses 60 ans l'année prochaine. Je vous le retranscris ici tellement il me plaît. Ça commence comme ça :

Menschen brauchen Zukunft

Et puis...

Zukunft braucht Forschung

Et ensuite, en toute modestie...

Forschung braucht Fraunhofer

Et pour boucler la boucle :

Fraunhofer braucht Menschen

La classe, non ?

Un truc qu n'était pas du tout la classe, par contre, c'était ce matin sur France Inter, dans le 7-9, une journaliste qui introduisait son commentaire sur le match d'hier soir par « La terre est bleue comme une orange, disait Aragon. » Hé ben non, loupé, il ne disait pas...

samedi 7 juin 2008

C'est malin

Coucou,

Récemment, Marissa Mayer, responsable de plein de trucs importants chez Google et notamment « l'expérience utilisateur », donnait une conférence, et cette conférence (que je n'ai pas trouvée en vidéo sur le Web, hélas), a donné lieu à quelques articles, donc un de CNET News.

Marissa MayerMarissa, et non pas Harissa

Elle dit plein de trucs rigolos, qui ont l'air impressionnants, mais qui en fait sont aussi un peu ridicules quand on y pense. Je vous explique...

À propos du nombre de résultats affichés par page, elle dit que les gens demandaient qu'on leur en montre 30, alors que Google par défaut en montre 10. Ils ont fait des tests avec 30 résultats par page et se sont rendus compte que les gens cherchaient moins quand c'était comme ça, et on alors décidé qu'il fallait rester à 10 résultats par page.

Sauf que c'est idiot ! Évidemment, si vous avez 30 résultats d'un coup avec une seule recherche, vous avez nettement plus de chances d'avoir celui qui vous intéresse dans le lot et donc moins de raisons de commencer une nouvelle recherche. Du coup la remarque de Marissa Mayer n'a pas beaucoup d'intérêt... Elle voulait sans doute dire que plus on affiche de pages Google, puis on affiche de pubs Google, mieux c'est pour eux car plus on a de chances de cliquer dessus...

Encore mieux : la couleur d'arrière-plan des publicités sur les pages de résultats. C'était du bleu au début, maintenant c'est plutôt du jaune. Constatation : les gens cliquent plus sur les pubs quand elles sont affichées sur un fond jaune. Mais encore une fois, c'est assez crétin comme analyse... Sur n'importe quel écran, le jaune à tendance à être plus proche du blanc que le bleu. Du coup le fond jaune se voit moins bien. Du coup on ne voit plus que c'est une pub. Et donc on clique plus souvent dessus ! Ils auraient pu mettre les pubs sur un fond transparent (enfin blanc donc), ils auraient eu encore plus de clics... Y a des jours où je me dis que si Google m'embauchait pour choisir les couleurs de leur page de résultats, ils en seraient exactement là où ils sont et économiseraient des fortunes en études du comportement des utilisateurs, et ils pourraient me donner l'argent ainsi économisé. Ah mais zut alors.

On continue avec le seul truc vraiment rigolo et pas stupide du tout : il y a une mention de copyright sur la page d'accueil de Google, en bas. Et vous savez pourquoi ? Pour raisons légales ? Non, non, pas du tout. Parce quand elle n'était pas là, plein de gens pensaient que la page n'était pas chargée en entier et s'attendaient à en voir plus, et n'osaient pas commencer à effectuer leur recherche. Ils ont rajouté cette mention en bas pour dire « voilà c'est fini tout est là à vous de jouer », et ça marche, on comprend bien que ça veut dire que la page est entièrement chargée. Magique.

Si la page n'avait pas l'air d'être entièrement chargée, c'est notamment parce qu'elle est très sobre et minimaliste. On dit même que ça a aidé au succès de Google, qui se démarquait ainsi de ses concurrents de l'époque (typiquement Yahoo! qui a toujours eu une page d'accueil bien pleine de plein de trucs). Et pourquoi la page d'accueil de Google était-elle si minimaliste ? La réponse de Sergey Brin est géniale : « on n'avait pas de webmaster, et je ne connais pas le langage HTML. » Ah oui, évidemment. Et dire que des années plus tard, il y a des étudiants qui analysent la présentation des moteurs de recherche pour en parler dans leurs travaux de fin d'études... S'ils savaient, les pauvres...

On termine avec un truc qui ne vient pas de l'article mais qui est amusant quand même. Prenez cinq lettres de l'alphabet. N'importe lesquelles. De préférences des lettres qui n'ont aucune chance d'être un mot existant dans une langue parlée sur terre. Genre zqstr, un truc du genre. Et cherchez ça sous Google. Et vous aurez des résultats. Toujours, pour tous les groupes de cinq lettres... Rigolo, non ? Avec six lettres ça a l'air de marcher aussi, d'ailleurs. Je vous laisse tester.

Mais pas trop longtemps non plus, vous avez encore un rébus à trouver, je vous rappelle ! Certains d'entre vous sont très près de la solution, et s'ils se décidaient à poster ce qu'ils ont en réponse aux commentaires, ça serait fini en une journée. Mais apparemment vous êtes tellement individualistes que ça ne marche pas :-( Ahlalala depuis que François Fillon nous a tous emmené sur son terrain idéologique, rien ne va plus en ce bas monde...