Tout récemment, Bill Gates et Steve Jobs ont participé, lors de la conférence « All Things Digital » que vous ne connaissiez pas plus que moi, à un entretien avec deux journalistes américains spécialisés en nouvelles technologies. Ils étaient donc tous les deux, l'un à côté de l'autre, sur scène, pour parler de leurs parcours et de leur relation (en faisant même des petites blagounettes sur leur mariage secret au Canada).
On peut revoir cet entretien en vidéo sur YouTube, en plein de petits morceaux. Ça commence avec un super prologue qui vise à convaincre le spectateur qu'il va assister à un événement historique, qui aura lieu maintenant et ici. Mise en scène à l'américaine, c'est toujours amusant...
Je ne vais pas trop tarder sur la forme, on peut signaler que Steve Jobs avait, comme toujours, son magnifique ensemble jeans et T-shirt noir alors que Bill Gates avait une chemise. Ce qui n'a aucune importance et de toute façon ils sont toujours habillés comme ça, depuis plusieurs dizaines d'années même...
Et sur le fond ? J'ai été assez déçu, en fait. Tout simplement parce que monsieur Microsoft et monsieur Apple répondent aux questions exactement comme ils l'ont toujours fait. Steve se la joue dynamique et sûr de lui, pour ne pas dire grand chose (« – Quel appareil numérique posséderez-vous dans cinq ans ? – Je ne sais pas. » ou encore « – Quelles grands changement attendez-vous dans les dix prochaines années ? – Je ne sais pas. »). Face à lui, Bill parle toujours comme quelqu'un dont on se demande comment il a pu devenir PDG d'une entreprise aussi importance que Microsoft. Mais ça c'est quand on le regarde. Quand on l'écoute, il n'hésite pas à prendre des risques, à émettre des hypothèses, à dire que selon lui l'avenir passe par le Tablet PC, par des projections sur à peu près toutes les surfaces planes de nos appartements, par un appareil de poche et un de plus grande taille parce que pour certaines tâches c'est plus agréable, par la réalisation de ce qu'on voit dans les films de science-fiction dès que la technologie le permet (et si ça va dans le bon sens, l'utilisateur n'ayant pas envie d'être espionné par les machines qui l'entourent).
Et pendant ce temps, Steve Jobs persiste à ne rien vouloir dire de ses projets ou de ses idées (alors qu'il en a, évidemment). On comprend bien qu'il a notamment quelques annonces à faire la semaine prochaine à la Apple WWDC, mais bon quand même, face aux journalistes les plus compétents du monde dans un domaine, on pourrait dire un peu quelque chose ? Hé bien non.
Mais il y a plus surprenant. Dans la septième et dernière partie de l'entretien, on interroge Steve et Bill sur les présidentielles (américaines !) de 2008. La question : « quels sont les grands thèmes qui vous paraissent particulièrement importants pour cette élection ? ». Et les réponses sont pour le moins différentes : Bill Gates répond, sans hésiter, que l'éducation doit être la priorité absolue. Pas en lien avec les entreprises de la Silicon Valley, non non, l'éducation, de façon générale, doit être la priorité du gouvernement. On entend aussi parler d'énergie (point sur lequel les deux sont d'accord). Mais la priorité selon Steve Jobs, c'est « la stabilité ». Les entreprises ont besoin de « stabilité ». Et Steve Jobs n'en dit pas plus, n'explique pas ce qu'il entend par « stabilité ». Aucun changement ? Du conservatisme ? On n'en saura pas plus, on peut imaginer...
Quand on leur demande s'ils donnent de l'argent pour soutenir l'un ou l'autre candidat, Steve Jobs répond que non et Bill Gates dit qu'un peu, oui. Ce à quoi on lui fait remarquer qu'avec lui, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup... Et Billou plaisante : « oui oui, un milliard ici ou là... »
Autre point de différence : la philanthropie (c'est le mot utilisé par la personne du public qui pose la question). On demande à Bill Gates d'expliquer pourquoi il a choisi de faire « ce que même ses plus grands détracteurs ne peuvent qu'admirer (et là, applaudissements de toute la salle) », c'est-à-dire consacrer une grande partie de sa fortune à des œuvres de solidarité internationale. Et on demande à Steve son avis là-dessus. Réponse de Bill : l'idée, c'est de faire profiter des avancées technologiques (médicaments inclus) ceux qui n'en profitent pas actuellement. Réponse de Steve : « C'est bien que Bill ait compris que ça ne sert à rien d'être le plus riche dans le cimetière. » Pensée de Maxou qui entend ça : « mais c'est quoi cette réponse de Steve Jobs ? »
Je n'ai pas vraiment de conclusion à faire, je vous prie de m'en excuser... Je dirai simplement que l'entretien ne m'a pas vraiment surpris, et que Steve Jobs m'a même un peu déçu... À force de ne rien vouloir dire sur rien (sauf sur le passé), il devient assez agaçant. Bill Gates a plus tendance à oser dire des choses, et c'est assez étonnant quand on pense aux réputations d'Apple et de Microsoft auprès des journalistes (tous Macintoshiens convaincus ?)...
On peut revoir cet entretien en vidéo sur YouTube, en plein de petits morceaux. Ça commence avec un super prologue qui vise à convaincre le spectateur qu'il va assister à un événement historique, qui aura lieu maintenant et ici. Mise en scène à l'américaine, c'est toujours amusant...
Je ne vais pas trop tarder sur la forme, on peut signaler que Steve Jobs avait, comme toujours, son magnifique ensemble jeans et T-shirt noir alors que Bill Gates avait une chemise. Ce qui n'a aucune importance et de toute façon ils sont toujours habillés comme ça, depuis plusieurs dizaines d'années même...
Et sur le fond ? J'ai été assez déçu, en fait. Tout simplement parce que monsieur Microsoft et monsieur Apple répondent aux questions exactement comme ils l'ont toujours fait. Steve se la joue dynamique et sûr de lui, pour ne pas dire grand chose (« – Quel appareil numérique posséderez-vous dans cinq ans ? – Je ne sais pas. » ou encore « – Quelles grands changement attendez-vous dans les dix prochaines années ? – Je ne sais pas. »). Face à lui, Bill parle toujours comme quelqu'un dont on se demande comment il a pu devenir PDG d'une entreprise aussi importance que Microsoft. Mais ça c'est quand on le regarde. Quand on l'écoute, il n'hésite pas à prendre des risques, à émettre des hypothèses, à dire que selon lui l'avenir passe par le Tablet PC, par des projections sur à peu près toutes les surfaces planes de nos appartements, par un appareil de poche et un de plus grande taille parce que pour certaines tâches c'est plus agréable, par la réalisation de ce qu'on voit dans les films de science-fiction dès que la technologie le permet (et si ça va dans le bon sens, l'utilisateur n'ayant pas envie d'être espionné par les machines qui l'entourent).
Et pendant ce temps, Steve Jobs persiste à ne rien vouloir dire de ses projets ou de ses idées (alors qu'il en a, évidemment). On comprend bien qu'il a notamment quelques annonces à faire la semaine prochaine à la Apple WWDC, mais bon quand même, face aux journalistes les plus compétents du monde dans un domaine, on pourrait dire un peu quelque chose ? Hé bien non.
Mais il y a plus surprenant. Dans la septième et dernière partie de l'entretien, on interroge Steve et Bill sur les présidentielles (américaines !) de 2008. La question : « quels sont les grands thèmes qui vous paraissent particulièrement importants pour cette élection ? ». Et les réponses sont pour le moins différentes : Bill Gates répond, sans hésiter, que l'éducation doit être la priorité absolue. Pas en lien avec les entreprises de la Silicon Valley, non non, l'éducation, de façon générale, doit être la priorité du gouvernement. On entend aussi parler d'énergie (point sur lequel les deux sont d'accord). Mais la priorité selon Steve Jobs, c'est « la stabilité ». Les entreprises ont besoin de « stabilité ». Et Steve Jobs n'en dit pas plus, n'explique pas ce qu'il entend par « stabilité ». Aucun changement ? Du conservatisme ? On n'en saura pas plus, on peut imaginer...
Quand on leur demande s'ils donnent de l'argent pour soutenir l'un ou l'autre candidat, Steve Jobs répond que non et Bill Gates dit qu'un peu, oui. Ce à quoi on lui fait remarquer qu'avec lui, un peu d'argent, c'est déjà beaucoup... Et Billou plaisante : « oui oui, un milliard ici ou là... »
Autre point de différence : la philanthropie (c'est le mot utilisé par la personne du public qui pose la question). On demande à Bill Gates d'expliquer pourquoi il a choisi de faire « ce que même ses plus grands détracteurs ne peuvent qu'admirer (et là, applaudissements de toute la salle) », c'est-à-dire consacrer une grande partie de sa fortune à des œuvres de solidarité internationale. Et on demande à Steve son avis là-dessus. Réponse de Bill : l'idée, c'est de faire profiter des avancées technologiques (médicaments inclus) ceux qui n'en profitent pas actuellement. Réponse de Steve : « C'est bien que Bill ait compris que ça ne sert à rien d'être le plus riche dans le cimetière. » Pensée de Maxou qui entend ça : « mais c'est quoi cette réponse de Steve Jobs ? »
Je n'ai pas vraiment de conclusion à faire, je vous prie de m'en excuser... Je dirai simplement que l'entretien ne m'a pas vraiment surpris, et que Steve Jobs m'a même un peu déçu... À force de ne rien vouloir dire sur rien (sauf sur le passé), il devient assez agaçant. Bill Gates a plus tendance à oser dire des choses, et c'est assez étonnant quand on pense aux réputations d'Apple et de Microsoft auprès des journalistes (tous Macintoshiens convaincus ?)...
5 commentaires:
Merci Maxou pour cet article :D
Coucou,
C'est pas gentil de se moquer, il y a bien de gens qui s'intéressant à ces choses-là et à ces gens-là, d'abord. Enfin plein de gens je ne sais pas, mais il y a moi, déjà. Et ça compte beaucoup !
Moi ça m'intéresse ! Je l'ai regardé cette conf. Et très franchement, c'était bof.
Jobs n'avait pas son Reality Distortion Field activé, et sans ça, et bien c'est pas grand chose. Bon, face à Gates c'est sûr qu'il passe pour un mec charismatique, mais dans les fait ça ne vas pas chercher loin.
Ce qui est le plus énervant dans l'histoire, c'est de voir que le mec qui dirige la boite pour laquelle j'ai le plus d'estime (entre MS et Apple) est très clairement le plus centro-centré et celui qui accepte le moins la critique.
Très clairement, sur le plan humain, Gates est un cran au dessus.
D'ailleurs, il suffit de fouiller un peu les archives de Wired.com pour tomber sur un excellent article qui démistifie Jobs. Et qui montre très clairement que le grand méchant est très loin d'être celui qu'on pense.
Coucou,
Il faudra que je retrouve cet article de Wired parce que je n'en avais jamais entendu parler.
Bon cela dit calmons-nous : je ne pense pas vraiment qu'il y ait un méchant et un gentil chez ces deux-là... L'idée de mon message était surtout de dire que ce sont des personnages assez complexes, et qui ont l'air d'avoir des personnalités en réalité très différentes de l'image qu'on leur prête généralement. Je suis ravi de voir que ce n'est pas ton cas, mais il y a quand même beaucoup de fanas d'Apple qui passent leur temps à dire « encore une fois Apple invente et Microsoft copie » ou « encore une fois Steve Jobs est clair et en avance et Bill Gates ne cherche qu'à préserver son monopole »... Je me demande si Bill Gates a l'air au-dessus sur le plan humain juste parce qu'il l'est, ou aussi parce qu'il en a largement les moyens... Il se peut bien qu'il y ait un peu des deux... Après tout il n'a plus rien à prouver, plus rien à perdre, plus rien à gagner... Ce n'est pas tout à fait le cas de Steve Jobs qui peut / doit quand même encore largement faire progresser sa boîte.
Et sinon c'est vrai que la discussion est assez décevante sur le fond. Mais c'est comme un débat entre deux candidats à la présidentielle : on le regarde quand même plus pour la forme, non ?
Accessoirement, Steve Jobs pèse à lui tout seul 4 milliards de dollars.
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