mardi 29 mai 2007

Les géniaux ingénieurs

Coucou,

Il y a un certain nombre de Centraliens qui doivent se promener sur ce blog, donc si je vous parle des oraux passés à Centrale Paris ça doit vous évoquer des souvenirs. Pas forcément des très bons souvenirs, mais peu importe.

Vous savez donc, si vous y avez été, et si vous n'y avez pas été vous allez l'apprendre, que Centrale Paris, c'est principalement un gros bâtiment en béton particulièrement moche, à peu près ce qu'à fait de pire l'architecture de la deuxième moitié du XXe siècle (années 60 ?). Mais pour égayer un peu tout ça, ils ont mis des décos ici ou là, comme une reproduction sur un mur d'une motrice de TGV, ou, mieux, un extrait d'un poème de Boris Vian.

Boris Vian, ancien de Centrale Paris comme vous ne l'ignorez sans doute pas. Un poète ingénieur, et un bon (poète, ingénieur je ne sais pas trop). On comprend évidemment son goût pour les chansons technologiques, que ce soit La complainte du progrès, La java des bombes atomiques ou alors là, un peu moins drôle quand même, Je voudrais pas crever. Vous trouverez-donc en suivant le lien le texte intégral, je vous recopie ici le passage qui est sur le mur à Centrale Paris, et qui m'avait apporté un peu de joie pendant mes oraux, que je lisais et qui m'emplissait d'espoir avait d'aller ne pas réussir à résoudre mes exos de maths (je me souviens encore de la remarque du prof : « Vous ne savez pas faire le premier exercice ? (Là moi je pense « oui » dans ma tête et je me dis qu'il va donner une indication) Hé bien essayez le deuxième ! (là moi je pense « hé zut alors » mais en moins poli dans ma tête)).

Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs

Oui, je lisais donc ce texte, et ça me faisait oublier que j'étais fâché avec les TP de physique, avec les oraux de chimie (et la chimie en général), avec les exercices d'algèbre, avec les problèmes d'analyse, avec ce bâtiment gris et carré et dans lequel on se perd jusqu'à ce qu'on comprenne qu'essayer de se repérer ne sert à rien parce tout est pareil, et que tout mène à la cour centrale, toute de béton recouverte.

La mer à la montagne et les enfants contents, c'est peut-être un peu Miss France sur les bords, mais c'est dur de ne pas être d'accord, et les « géniaux ingénieurs » ça sonne bien, et ça flatte, et donc ça donne un peu d'espoir à celui qui arrive au bout de la prépa et espère connaître bientôt un monde meilleur (= moi à l'époque).

3 commentaires:

El Desdichado a dit…

En fait, figure-toi que moi aussi j'ai passé mes oraux à Centrale Paris. Un an après toi, même. Et le poème y était encore, c'est vrai qu'il fait tellement bien qu'il a l'air un peu incongru au milieu de cet austère bâtiment.
Pour patienter entre deux oraux (à propos, ça me fait plaisir, je vois qu'on a le même mépris pour la chimie), je m'étais amusé à l'apprendre par coeur. Mais depuis je l'avais oublié, merci de l'avoir rappelé à mon bon souvenir.

Unknown a dit…

(Un de plus pour la chimie)
Pour jouer le rôle de rabat joie, je dirais que la mer à la montagne, ça me branche pas, moi! Par ailleurs, la douleur, c'est malheureusement nécessaire... Sinon, on sait jamais quand ça ne va pas. Disons qu'on pourrait la borner, ce serait déjà pas mal.
Et puis sinon, bah je verrais donc sans doute ce poème dans quelques semaines moi aussi! Sauf si je suis pas admissible, ou si je passe mes oraux ailleurs...
Bref, pour terminer sur une note moins maussade: des roses éternelles, je suis pour!

Maxou a dit…

Coucou,

Pour JP : oui c'est sûr qu'avec les roses éternelles, on en fait de ces économies, hein :-)

Bon allez... bonne chance pour les résultats et

@+