mercredi 28 mai 2008

Un zoom et un rébus

Coucou,

Du cinéma et un rébus au programme cette fois-ci. Mais le cinéma d'abord.

Vous connaissez Alfred Hitchcock ? Oui bon c'est une question purement rhétorique. Il a inventé plein de trucs, et a notamment été un des premiers à utiliser un effet spécial très spécial. Effet qui a été repris par plein de gens bien depuis, on peut voir ici une petite compilation de ce que l'on appelle souvent le zoom Vertigo, puisque c'est dans le film Vertigo qu'il a été utilisé autant que l'on sache pour la première fois.




Vous aurez reconnu des extraits de Vertigo, donc, mais aussi des Dents de la mer, de Poltergeist, des Affranchis et de la Communauté de l'anneau.

Comment ça marche ? C'est assez simple, en fait. On effectue un traveling arrière, bref on recule la caméra, ce qui fait que l'arrière plan change. Et pour que le premier plan reste autant que possible stable, on zoome vers l'avant, aussi précisément que l'on peut. Pas besoin d'ordinateur, de techniques compliquées, vous pouvez même jouer à Hitchcock, Spielberg, Scorcese ou Jackson (Peter de son prénom, tiens il a besoin de son prénom lui pour qu'on le reconnaisse vraiment) chez vous, c'est la classe.

On notera au passage que l'effet est toujours visuellement impressionnant mais qu'autant que je sache, il n'y a que dans les Affranchis qu'il a vraiment un sens. Pour vous en convaincre, il suffit d'écouter le dialogue...




Voilà... On the surface everything seemed to be fine... Bien trouvé, non ? (Provocation gratuite : c'est pas Tarantino qui aurait eut une idée comme ça.)

Assez pour le cinéma, enfin assez pour aujourd'hui. Passons au rébus !

Je suis allé voir un professeur de l'université récemment, parce que j'avais besoin de lui pour des formalités administratives absolument passionnantes. Il a été très gentil, pas de souci. Mais il ne m'a pas laissé partir avant d'avoir résolu... ça :

RébusAlors oui, je sais, c'est un rébus en allemand. Mais vous êtes assez nombreux ici à parler allemand, et les autres ont plein de trucs de traduction, genre Léo, pour les aider, donc pas d'excuses. Je suis bien évidemment à votre disposition dans les commentaires pour toute indication... mais je vous préviens tout de suite, c'est tordu. À vous de jouer !

jeudi 22 mai 2008

Couleur poisson

Coucou,

Allez on ne se repose pas trop longtemps sur les lauriers de sa première d'année d'existence, et on continue de parler de tout et de rien, mais toujours de choses extrêmement passionnantes. Je ne suis pas du genre à répondre aux derniers commentaires par un « so long and thanks for all the fish! » mais par contre je ne rate pas l'occasion de vous proposer de revoir (parce que vous l'avez évidemment déjà tous vu, et peut-être même lu) le générique du Guide du voyageur galactique...



C'était bien, hein ? Je le savais. Je pourrais vous proposer d'autres extraits du film, mais non, z'avez qu'à le regarder quand il passe à la télé ou louer le DVD, na.

Changeons de sujet. Vous savez peut-être que j'ai fait des études de visualisation. Oui, oui, ça s'étudie. Et même que mon stage de fin d'études à un rapport avec la visualisation ! Alors tous les jours je parcours le Net à la recherche de trucs rigolos dans le domaine. C'est un stage plutôt agréable...

Et des fois on tombe sur des visualisations assez sympas et intéressantes qu'on a envie de faire découvrir à plein de gens, comme celle dont je vais vous parler là tout de suite.

Vous avez déjà eu des débats sur les couleurs, du genre « ça c'est du violet ! », « non c'est violine », « non c'est fuchsia » et j'en passe ? Des chercheurs ont proposé des échantillons de couleurs à plein de gens, et leur ont demandé de donner un nom à chaque échantillon. Et ils ont fait une chouette interface Web pour consulter les résultats de leur étude. Le nom donné à chaque couleur par les personnes testées sont écrits dans la couleur en question, et chaque couleur est joliment placé sur une roue de couleurs. Ils ont ajouté un champ de saisie pour filtrer les résultats, par exemple si dans le champ on tape « green » on voit tous les noms de couleurs et toutes les couleurs qui contiennent les lettres « green ». Comme le truc fonctionne avec des expression régulières (on fait de l'informatique ou on n'en fait pas), si on veut trouver les couleurs considérées comme exactement du vert, on peut entrer « ^green$ », le ^ signifiant « début » et le $ « fin ».

vertVert selon les gens interrogés...

Pour finir sur les couleurs on pourra s'amuser avec la liste des couleurs de Wikipédia. Vous connaissiez le blanc de Meudon et le bleu safre ? Le rouge de Mars et le noir d'aniline ? Maintenant, oui.

lundi 19 mai 2008

Anniversaire

Coucou,

Le 19 mai 2007, il y a donc exactement un an, je postais le premier message de ce blog. Je crois qu'il reste un des meilleurs rapports longueur et intérêt du message / nombre de commentaires jamais vus sur ce blog ou ailleurs.

Depuis, dans un des 60 messages postés ici, je vous ai parlé principalement d'Allemagne et de Stuttgart, mais aussi de cinéma, de comédies musicales, de grands-huits et de plein choses géniales ou énervantes, et ça m'a amusé tout plein. Donc, petits chanceux, je vous annonce que je vais continuer aussi longtemps que possible... Youpi !

Je n'ai pas de statistiques des visites depuis le début, mais seulement depuis le 9 octobre. Qu'importe, ça permet déjà de voir quelques trucs rigolos. Vous n'êtes pas forcément très nombreux à venir me lire ici, mais vous êtes de grande qualité alors ça compense :-) On (enfin quand je dis « on » je veux dire « Google Analytics ») compte environ une quinzaine de visiteurs par jour, et 1492 depuis que les statistiques sont lancées (hommage à Christophe Colomb, ou à Vangelis ?) La page la plus vue (après la page d'accueil) est celle sur la charade, suivie de près par celle sur la Volksfest.

Les visiteurs, vous, donc, sont plutôt des gens bien. Vous utilisez Firefox à 70%, et rien que pour ça je vous aime. Vous venez en très large majorité de France, mais aussi du Japon, du Canada, des États-Unis, du Chili, d'Allemagne, de Norvège, du Maroc. On compte une visite du Pakistan et une autre de Roumanie, mais aucune de Chine ou d'Inde. 46% d'entre vous sont venus une et une seule fois, ce qui fait quand même 54% de visiteurs qui reviennent, et ça ça me plaît beaucoup.

La moitié des visiteurs arrivent ici en provenance d'un moteur de recherche (Google dans une écrasante majorité des cas), ce qui m'oblige à dire quelques mots sur les mots clés qui vous amènent ici. « maxou stuttgart », rien de bien surprenant, est le mot clé préféré pour arriver sur ce blog. Plus amusant, « 847,63 », comme quoi beaucoup de gens s'intéressent aux Simpson, et j'ai bien fait d'écrire un billet sur le sujet. Dans les mots clés plus inattendus, on notera que « boissons bizarres » m'a rapporté pas mal de visites, « je m'énerve facilement » aussi, et dans les recherches anecdotiques mais amusantes je signalerai « bateau de Bill Gates », « la touillette », « couche avec le réalisateur », « blog de lapin playboy » (ça existe ?), « comment dormir car je m'énerve » (je ne sais pas !), « cuir gay blog » (ce qui me fait penser que je n'ai toujours pas de veste en cuir), « ours blanc qui fait coucou », « parfois je pense à... » (oui, mais à quoi ?), « pikachu epileptique » (le pauvre), « shirt moulant dexter » (ça lui va bien, hein ?), « shia labeouf nom ridicule » (je suis bien d'accord), « vous avez l'aire d'être content aujourd'hui » (non j'ai la surface d'être triste), et d'autres, mais je ne vais pas recopier les 751 mots clés ici.

C'est tout ce que j'avais dire après un an, pensez-vous l'air attristé ? Comme je sais qu'il vous en faut toujours plus, je vous propose de nous quitter (temporairement) avec une photo (enfin, plusieurs photos collées ensemble) du musée technique de Sinsheim, histoire d'admirer un Concorde et un Tupolev 144 côte à côte. Les deux seuls avions de ligne supersoniques à avoir existé, réunis à une heure de route de Stuttgart.

Concorde et Tupolev 144
Ne sont-ils pas jolis ?

mercredi 14 mai 2008

Broadway et Hollywood

Coucou,

West Side Story est une comédie musicale de Leonard Bernstein et Stephen Sondheim jouée pour la première fois en 1957 à Broadway. C'est aussi un film réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins (qui signait déjà les chorégraphies de la version sur scène) sorti en 1961. Un film qui a gagné 10 Oscars, ce qui est impressionnant et un peu exagéré quand même, il ne devait rien y avoir de transcendant au cinéma cette année. D'ailleurs une rapide vérification le confirme à peu près (il y avait La Dolce Vita, quand même).

JetsLes Jets claquent des doigts parce que c'est viril

Ce qui est amusant, c'est qu'il y a pas mal de différences entre la comédie musicale et le film. Le principal est l'ordre de quelques chansons. Sur scène, on a tenté d'avoir des actes à peu près équilibrés : le premier se termine après la bagarre, le deuxième c'est la découverte des décès et les conséquences. Dans le film, la bagarre arrive très près de la fin, pour être une sorte de point culminant de l'action (la dernière partie du film est d'ailleurs assez lente et un peu barbante il faut bien le dire).

BernardoBernardo a astucieusement choisi un mur rouge pour mettre en valeur sa chemise rouge

Quelles sont les chansons qui ont bougé ? Les chansons gaies qui étaient dans le deuxième acte, et tout particulièrement I Feel Pretty et Gee Officer Krupke. Inversement, Cool est passé d'avant la bagarre (sur scène) à après (au cinéma).

Ce qui n'est pas sans incidence ! Il y a des détails « pratiques » : c'est Riff qui « mène » Cool sur scène, mais dans le film au moment où la chanson arrive il est déjà mort, et c'est Ice qui le remplace. Ice, qui sur scène s'appelait Diesel. Vous suivez toujours ?

Pour équilibrer... et rester cohérent avec le fait que c'est Riff le chef des Jets, c'est lui qui mène Gee Officer Krupke (alors que c'est Action sur scène). Beh oui il est encore vivant donc il peut chanter, le chef !

I Feel PrettyMiss America, bravo, speech!

Les changements d'ordre ont également rendues nécessaires des adaptations de paroles, principalement pour I Feel Pretty. Sur scène, la chanson était chantée de nuit (après la bagarre mais avant qu'elle n'apprenne ce qui s'y est passé) dans la chambre de Maria, et on l'entendait dire « I feel pretty and witty and bright, and I pity any girl who isn't me tonight. » Mais au cinéma, elle chante le jour dans le magasin et prononce les paroles bien connues « I feel pretty and witty and gay, and I pity any girl who isn't me today. » Ce qui a permis au père de Chandler de reprendre cette chanson dans son spectacle à Las Vegas, comme vous ne l'ignorez probablement pas.

Dernières conséquences de ces changements d'ordre : l'interprétation des paroles n'est plus du tout la même. Autant je dois dire que Cool prend pour moi beaucoup plus de sens après le combat, autant je dois dire que je suis déçu que le côté second degré voire cynique ou désespéré de I Feel pretty et de Gee Officer Krupke est complètement perdu, on se retrouve dans une interprétation très terre à terre. C'est cohérent, certes, mais on perd un peu en originalité.

Il y a d'autres changements qui sont là pour des raisons de correction politique (faut faire politique correct, quoi). Je pense tout particulièrement aux paroles de America. Il y a un très chouette site qui permet de les lire en version scène et cinéma. Les deux chansons n'ont presque plus rien à voir ! Sur scène, on a droit à un duo (duel ?) entre Anita, qui vante les joies du rêve et américain et critique assez durement la vie à Porto Rico, et Rosalia qui a gardé un souvenir nettement plus positif de l'île de ses origines... Au cinéma, le duo se fait entre Anita et Bernardo, et cette fois-ci Anita vante toujours les mérites de la vie aux États-Unis mais ne dresse pas de portrait aussi noir de San Juan... Par contre Bernardo critique vivement New York et le racisme ambiant. Petit exemple :

Sur scène :

ROSALIA: I'll drive a Buick through San Juan. ANITA: If there's a road you can drive on.

Au cinéma :

ANITA: Buying on credit is so nice. BERNARDO: One look at us and they charge twice.

AmericaAmerica au cinéma : les filles d'un côté, les garçons de l'autre

Parmi les autres différences, on notera bien sûr la distribution : la plupart des acteurs de Broadway n'ont pas pu reprendre leur rôle à Hollywood, alors qu'ils savaient chanter et danser, eux. Mais voilà au cinéma il faut des stars, et même si Natalie Wood ne sait pas bien chanter et a dû être doublée par Marnie Nixon,c e n'est pas grave, on la prend quand même...

Je termine rapidement en citant les quatre passages que Jerome Robbins a eu le droit de réaliser avant de se faire virer du film : le prologue, Cool, I Feel Pretty et America. Il devait réaliser tous les numéros musicaux, mais était un peu trop maniaque pour la santé des acteurs (presque tous blessés à la suite du tournage de Cool) et les producteurs (presque ruinés avant de le virer).

Il y a encore plein de petites différences ici ou là, de trucs inversés (Tonight et America) ou de paroles changées car prononçables sur scène mais ne passant pas la censure au cinéma, mais je ne vais pas tout citer non plus !